Nuages : les observer, les comprendre, les peindre

Quand on me dit qu’il n’y a vraiment rien de naturel à observer près de chez soi, je suggère toujours de lever les yeux et de regarder le ciel. Non seulement il est toujours accessible, mais il change constamment grâce aux formations nuageuses. Celles-ci se transforment parfois d’une seconde à l’autre.

Dans son magnifique portfolio de nuages, The Book of Clouds, le météorologue et photographe John A Day fait tout un éventail de cette vapeur d’eau condensée: des variations de Cumulus à celles des Stratus et des Cirrus. Un peu comme les plantes qu’on identifie à la famille, au genre et à l’espèce, il existe une typologie de nuages qui permet de les identifier et à laquelle est liée une explication scientifique.

Quelques types de nuage classés selon leur hauteur dans l’atsmophère

Ma section préférée du livre est sans l’ombre d’un doute celle portant sur les nuages atypiques dont certains me rappellent les toiles de Vincent Van Gogh. Par exemple, les Kelvin-Helmholtz:

Nuages Kelvin-Helmholtz
Vincent Van Gogh, La nuit étoilée, 1889

Ces nuages créent des vagues en présence d’un très fort vent et lorsque la masse d’air chaud se trouve au-dessus de l’air froid: fascinant. Et que dire des Mamastratus! Ces nuages aux globules formées de poches d’air indiquent quant à eux une très grande instabilité dans l’atmosphère…

Nuages Mamastratus

Les deux dernières semaines, je me suis assise quelques minutes par jour devant ma grande fenêtre de salon avec mon kit d’aquarelle pour capter le ciel du moment. Il faut faire vite, car la vue est éphémère. C’est pour cela que l’aquarelle m’apparaît le meilleur médium artistique pour observer attentivement, mais rapidement les motifs dans le ciel. 

Spot de captage de nuages

Comme les nuages, l’aquarelle est constituée d’une bonne part d’eau. Pour cela, on utilise la technique « wet on wet » (équivalent de l’alla prima en peinture à l’huile), c’est-à-dire qu’on mouille d’abord son papier (300 grammes au moins) entièrement et on applique ensuite les pigments. Le blanc du papier sera la partie la plus blanche des nuages. Il ne nous reste alors qu’à sculpter ces nuages avec notre pinceau et les pigments, c’est-à-dire à reproduire la lumière, les ombres et la couleur du ciel.

Quelques ciels récents captés à l’aquarelle depuis ma fenêtre de salon

Si on avait l’habitude de faire de la paréidolie avec les nuages, « cette illusion d’optique qui consiste à associer un stimulus visuel informe et ambigu à un élément clair et identifiable« , l’aquarelle permet d’aiguiser son oeil aux variations de tons et de teintes qui font en sorte que de telles formes se manifestent à notre regard.

Exemple de paréidolie – crédits photo

Avec l’aquarelle, on ne peint pas des nuages, mais on les fait petit à petit apparaître sur le papier humide.

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